dimanche 19 février 2012

Nouvelles

Ici la saison des pluies est plus qu'installée.
Il pleut, il pleut, mais où est la bergère?
Le ciel est gris, la pluie tombe, parfois à en faire mal à l'épiderme, d'autres fois, discrète et silencieuse.
Une éclaircie combattante arrive de temps en temps à égayer le temps et réchauffer les corps.
Car qu'on se le dise : il fait froid!
Short, débardeurs et maillots de bain sont au placard, laissant place aux pulls (enfin aux manches longues) et aux jeans.
Est-ce indécent de parler de froid alors qu'en métropole la t° est négative? Certainement.

Il pleut mais personne, où quelques âmes grincheuses, ne s'en trouve dérangé.
Le quotidien ne varie pas, surtout en période de carnaval.

Les défilés ont repris avec l'émulation liée à cette période.
Plus courte cette année mais 6 semaines tout de même à festoyer tous les WE, assister aux grandes parades, manger de la galette tous les vendredis.
Pas facile.

Quand le Roi Vaval (symbole du Carnaval guyanais) sera brûlé, le jour de mercredi des cendres, les tortues pourront revenir pondre sur nos plages.
Débutera alors une autre saison.

En Guyane, il n'y a pas de saison, mais la vie est rythmée par d'autres évènements : pontes des Tortues, émergence des bébés tortues, périodes de floraison de certains palmiers, Noël, Carnaval.
Une se termine, marquant le début d'une autre.
Tout est histoire de cycle.

Tir de fusée


Bonjour,


Vous n'êtes pas sans savoir qu'en Guyane, à Kourou particulièrement, siègent l'agence spatiale européenne et l'agence française de l'espace. De ce fait, régulièrement, j'ai la chance de pouvoir assister au spectacle éblouissant qu'est le lancement d'Ariane 5.
C'est évidemment une fusée pour installer des satellites en orbite, donc vide d'âmes humaines, mais toutefois super impressionnant.

On peut voir la fusée de Kourou, sur un site officiel, en hauteur, à 12 km du site de tir.
Mais on peut aussi la voir de Cayenne, sur certaines places ou même de la plage. A chaque fois, des écrans sont installés sur 2 places de Cayenne afin de pouvoir assister en direct au tir. De Cayenne, on ne la voit pas réellement décoller, mais quelques secondes plus tard lorsqu'elle est déjà bien élancée.

En revanche de Kourou, du site de la Carapa, la scène est incroyable.
Le site peut accueillir jusqu'à 1500 personnes, en plein air. Tout le monde est sur le qui-vive, suspendu au compteur de la fenêtre de tir. Puis, vient le moment du décompte, du 10 au zero, le cœur de chacun s'accélère, la respiration se coupe, le silence règne, le temps est à h-0 et tout le monde a en tête : décollera-t-elle. Car à chaque fois, il y a un risque qu'Ariane ne puisse décoller, pour X raison technique, météorologique, ect...


Et d'un coup, un vrombissement sourd et grave, avec au loin, au milieu d'une fumée épaisse, un point incandescent qui ébloui les yeux. Ariane, doucement décolle, accompagnée par le souffle que chacun a retrouvé.
La fusée s'envole, lentement, majestueuse, perçant le ciel et laissant derrière elle une trainée blanche et sinueuse.
Tous les regards convergent vers ce point qui s'éloigne peu à peu. Puis, Ariane se sépare des 2 lanceurs que l'entouraient. Le spectacle se termine à ce moment là, quand Ariane et les 2 lanceurs ne sont plus que 3 petites étoiles, que l'on ne distingue presque plus. Le public, ému, se met alors à applaudir, à crier sa joie, soulagé de la réussite et fière de sa fusée.

J'ai vu déjà 4 ou 5 tirs depuis mon arrivée et à chaque fois l'émotion est la même : je frissonne, des larmes plein les yeux. Le spectacle, qu'il soit de jour ou en début de soirée est toujours aussi beau et impressionnant.
Ce qui est magnifique c'est aussi de ressentir la ferveur des gens, d'être dans ce climat où l'émotion est palpable.